enquête
Valéry Didelon : Retour à la pierre
Par-delà les effets d’image, la prise en compte de la problématique environnementale n’a guère permis jusqu’ici l’émergence de formes architecturales véritablement spécifiques. C’est en marge du circuit médiatique, et à distance des lobbies industriels, qu’apparaissent néanmoins les propositions les plus convaincantes. Enquête autour d’un architecte qui croit à la pierre.
analyse
Philippe Panerai : Grand Paris, les méandres du Grand Huit
La démission de Christian Blanc, secrétaire d’État à l’Aménagement de la Région Capitale, le dimanche 4 juillet 2010, marque la fin d’un cycle. S’il est encore trop tôt pour risquer des pronostics sur l’avenir du projet de Grand Paris, du moins peut-on d’éclairer ce qui se trame dans les coulisses depuis plus d’un an.
débat : Les sirènes de l’identité nationale
En France, récemment, une partie de la classe politique a voulu lancer un débat sur
l’« identité nationale » avec le succès que l’on sait. Rien de tel en effet qu’un recours
facile aux valeurs essentielles pour conjurer les effets de la mondialisation, de la concurrence
économique des pays émergents et de la crainte d’une dissolution des particularismes culturels.
L’interprétation de l’architecture à travers le prisme national est redevenue elle aussi d’actualité. De
biennales en expositions universelles, les institutions, les architectes et les critiques n’en finissent
pas de comparer la nature des architectures française, suisse, espagnole ou japonaise et leurs mérites
respectifs.
Pourtant, l’identification de styles nationaux occulte ce qui différencie d’abord
l’architecture selon les pays : des contextes de production et de réception bien spécifiques, liés
à des histoires qui ne le sont pas moins. Nous avons voulu nous pencher en ce sens sur la situation en
Suisse et aux États Unis, nous interroger sur l’Europe et tenter de cerner plus particulièrement ce qui
fait le cas français.
point de vue
Françoise Fromonot : De l’identité nationale considérée comme un des beaux arts
Entre le pavillon de la Biennale de Venise, en 2008, et celui de l’Exposition universelle de Shanghai, en 2010, les autorités françaises ont troqué la promotion d’une créativité architecturale débridée pour celle des lieux communs de la culture nationale. Derrière ces fluctuations d’image et de circonstance, de quelles spécificités l’architecture de ce pays est-elle réelle-ment faite?
anthologie
Sur l’architecture française
Eugène Viollet-le-Duc : Sur la situation faite aux architectes
en France (1872)
Sigfried Giedion : Les constantes nationales (1928)
Élie
Faure : L’âme française ou la mesure de l’espace (1932)
Camille Mauclair : La bâtisse
volapük (1933)
Curzio Malaparte : Promenade place de la Concorde (1947)
Maurice Besset :
Difficultés de l’architecture française (1967)
glossaire
Pierre Chabard : Idiotismes architecturaux
analyse
Stanislaus von Moos : Chalets et contre-chalets
Dans un petit pays de structure confédérale, la problématique de l’identité nationale est d’autant plus vivante que la diversité culturelle est présentée comme une richesse. Entre le pittoresque de ses chalets et le minimalisme de ses stars actuelles, l’architecture suisse s’est imposée au cours des deux derniers siècles, et au même titre que la cuisine française, comme un puissant marqueur culturel.
rencontre
Hans Ibelings : L’architecture européenne en revue
Auteur de plusieurs essais (notamment Supermodernism: Architecture in the Age of Globalization, 1998, et Unmodern Architecture: Contemporary Traditionalism in the Netherlands, 2004), l’historien et critique néerlandais Hans Ibelings est un observateur attentif de l’architecture contemporaine. Fondateur et rédacteur en chef de la revue A10: New European Architecture, il a répondu en juin 2010 aux questions de Criticat sur l’identité régionale, nationale, continentale et mondiale de l’architecture.
document
Reyner Banham : À la recherche du motel perdu (1965)
Nul n’est prophète en son pays, et c’est un historien anglais qui montra aux Américains ce qu’avait d’authentiquement original leur architecture. Reyner Banham découvrit ainsi il y a près d’un demi-siècle, au bord des routes, ce que l’élite culturelle se refusait alors à voir : l’étonnante vitalité de l’architecture commerciale des USA.
portrait
David Leclerc : Hands on : Un portrait de Rudolph Schindler par Edward Weston
Architecte formé à Vienne, Rudolph Schindler partit en 1914 aux États Unis pour travailler avec Frank Lloyd Wright, puis il s’installa définitivement en 1920 à Los Angeles où il construisit toute son œuvre. La découverte d’un portrait de lui, pris dans les années trente par le photographe américain Edward Weston, est l’occasion de revenir sur la trajectoire de ces deux figures dans des univers culturels croisés.
carte blanche
Maryline Desbiolles : Une route dans les airs
correspondance
Salwa Bouchareb : Lettre de Dubai
L’inauguration à Dubaï de la plus haute tour du monde devait représenter un apogée du développement spectaculaire engagé depuis quinze ans par l’Émirat. Il semblerait qu’elle ait en fait coïncidé avec sa chute. Visite guidée.
revue semestrielle de critique d’architecture